Santé et vapoteuse : des études à la loupe

Pour beaucoup de consommateurs, les effets à long terme de la cigarette électronique restent une interrogation. De nombreux rapports contradictoires sont dévoilés chaque année et il est difficile de démêler le vrai du faux. État des lieux de la recherche aujourd’hui.

Entre les rapports controversés et les réinterprétations rapides de données, beaucoup de fausses informations circulent sur les conséquences d’une utilisation régulière de la cigarette électronique. Dans bien des cas, les preuves restent insuffisantes pour parvenir à une conclusion s’appliquant à l’ensemble des usagers. Mais difficile de contenir le flux d’informations quand près de 1800 études ont été publiées depuis 2014. Pour remédier à une partie du problème, l’Académie des sciences américaine s’est proposée d’analyser 800 études sur la vapoteuse, afin de distinguer les conclusions probantes de celles qui ne disposent pas d'assez de preuves. Parmi les hypothèses qui n’ont pas pu être confirmées, on retrouve par exemple le lien avec le développement de maladies cardiovasculaires. À l’heure actuelle, aucune étude n’a été en mesure de fournir assez de preuves sur l’existence d’un lien entre l’utilisation d’une vapoteuse et l’apparition de ces pathologies. De même, rien n’indique clairement que la cigarette électronique serait un facteur d’infertilité, ou un danger pour le développement fœtal. Au nom du principe de précaution, il est tout de même déconseillé aux femmes enceintes de vapoter, afin de protéger le fœtus de toute substance nocive. Les preuves viennent aussi parfois à manquer pour les bénéfices supposés de la vapoteuse. Aucun rapport assez sérieux ne parvient à prouver que les personnes asthmatiques constatent une amélioration de leur respiration après être passées à la cigarette électronique. De manière générale, le rapport de l’Académie des sciences américaine conclut qu’il reste encore de nombreuses recherches à faire pour connaître avec précisions les effets à long terme de la cigarette électronique. Cependant, de nombreux rapports apportent déjà des pistes concrètes.

Les conclusions solides

Certaines études parviennent d’ores et déjà à apporter des éléments concrets sur l’impact de la vapoteuse sur la santé publique. L’occasion de vérifier les arguments de certains vendeurs de cigarettes électroniques et de répondre à de nombreuses interrogations autour du produit. Alors que la grande majorité des distributeurs de e-cigarettes sont très clairs sur la composition de leurs liquides, des rumeurs persistantes affirment que celle-ci reste inconnue, voire qu’il s’agit de vapeur d’eau. Bien évidemment, les études scientifiques confirment ce qui était déjà su : les e-liquides sont généralement composés de glycérol, de propylène glycol, souvent de nicotine, et d’arômes. Cependant, il est prouvé que de nombreux liquides contiennent ou produisent aussi des substances cancérigènes, telles que le formaldéhyde. Mais le taux de ces éléments est si faible qu’il est difficile d’en évaluer les effets. Il est aussi démontré que la nicotine absorbée via une cigarette électronique conduira aussi à une dépendance. Plusieurs rapports aux preuves modérées font néanmoins état d’une dépendance moindre par rapport à la cigarette classique. Quant à savoir si la cigarette électronique est en effet un bon moyen de sevrage tabagique, de nombreuses études, dont certaines d’origines gouvernementales, confirment que c’est bien le cas. Néanmoins, des organismes français comme l’Institut national du cancer et le Haut conseil de la santé publique considèrent que c’est une solution aussi efficace que les autres dispositifs existants, le geste en plus.