La vapoteuse peut-elle rendre dépendant ?

Des autorités sanitaires américaines comment à alerter sur le caractère addictif de la cigarette électronique. Tout ce qu’il faut savoir sur cette problématique.

Tout au long de l’année 2018, le New York Times a publié une série d’articles sur les dangers de la vapoteuse chez les adolescents. Le journal américain relayait notamment les constats de la Food and Drug Administration (FDA, grande administration sanitaire américaine) et les témoignages de nombreux parents. La cigarette électronique fait figure de « fléau » auprès des plus jeunes, qui n’arrivent pas à décrocher. La FDA évaluait en 2018 le nombre d’utilisateurs chez les collégiens et lycéens américains à 3,6 millions. 

En France, la vente de cigarettes électroniques est interdite aux mineurs. Les réglementations européennes sur le contrôle et les informations présentes sur les produits sont aussi bien plus strictes qu’outre-Atlantique. Ces articles soulèvent néanmoins la question de l’addiction. Les e-liquides contiennent pour la plupart de la nicotine et sont, par conséquent, susceptibles de créer une dépendance. Les adolescents sont plus influençables et peuvent rapidement développer des addictions. Cependant, contrairement aux cigarettes traditionnelles, les liquides indiquent clairement le taux de nicotine présent dans la composition. Ils permettent ainsi d’évaluer sa consommation et de la réduire au besoin. De plus, la vapoteuse est bien moins nocive que le tabac. Elle ne produit pas de combustion et la vapeur inhalée contient généralement bien moins d’additifs que la cigarette. Enfin, avant de crier haro sur les cigarettes électroniques, il est important de rappeler qu’elles sont avant tout un outil de sevrage.

Se faire assister

C’est en 2016 que le Haut Conseil de la Santé Publique reconnaît que la cigarette électronique « peut être considérée comme une aide au sevrage tabagique pour les populations fumeuses désireuses d’arrêter leur consommation de tabac » et « constitue un outil de réduction des risques du tabagisme ». L’autorité sanitaire précise bien que ces conclusions ne s’appliquent qu’aux fumeurs souhaitant arrêter. Pour elle, la vapoteuse pourrait, dans certains cas, devenir « une porte d’entrée vers le tabagisme ». Néanmoins, la très grande majorité des utilisateurs de cigarettes électroniques sont des fumeurs en sevrage. La responsabilité des constructeurs et des revendeurs est souvent questionnée dans ces débats. Certains les accusent de rendre leurs produits « cool » et attirants pour le jeune public. Pourtant, la loi interdit la publicité pour les cigarettes électroniques, et la plupart des commerçants spécialisés se présentent comme une assistance pour arrêter de fumer. En vous rendant chez un professionnel, vous pourrez déterminer avec lui votre consommation de tabac et choisir une solution adaptée pour vous aider progressivement à vous débarrasser de la nicotine. Si jamais vous surprenez votre enfant en train de vapoter, faites-lui comprendre les dangers que cela peut représenter pour lui et accompagnez-le vers l’arrêt. Pour les adultes, comme pour les plus jeunes, une bonne compréhension des enjeux et un soutien quotidien sont les clés pour se défaire de ses mauvaises habitudes.